89 VARIETES (s)

Michèle Bernard pose un regard vif et sans complaisance sur l'humanité et ses dérives, à travers ces petites choses de rien qui nous entourent : des brocs bleus, un savon d'Alep, une serpillière, des petites boîtes... Avec toujours cette force de vie qui fait qu'on continue à chanter, à lutter, à aimer en 14 chansons.

Avec cet album, Patrick Bruel rend hommage à celle qui l'a toujours fasciné à travers 15 titres emblématiques : Barbara. On y retrouvera beaucoup de titres phares de la chanteuse-poète, comme "L'Aigle noir", "Göttingen", "Le Mal de vivre", ou encore "Madame" et "Dis, quand reviendras-tu ?"... Des titres entrés depuis longtemps dans le répertoire classique de la chanson française et qui ont toujours ému et nourri Patrick Bruel, tout comme le destin de la dame en noir, qui vivait son art comme un sacerdoce. Le chanteur a d'ailleurs choisi une phrase évocatrice pour titrer son album, comme une dédicace à la femme, l'artiste et surtout la muse : "Très souvent, je pense à vous."

Adepte du collage stylistique, Courcheval a pour base la funk, il y greffe hip-hop et samples, y glisse des textes sur la vie, superbement bien écrits. Il te fera danser, penser et t'oublier. Le mélange douceur de la voix et relative rugosité musicale donne un mélange détonant, diablement addictif, très personnel et original. On adhère à 100 % à cette esthétique assez minimaliste, faite d'ajouts et de retraits d'instruments, tout en gardant un aspect pop, voire parfois chanson française, attrayant, mystérieux.

Bien plus qu'un chanteur, Jean Guidoni est un interprète dont le simple nom évoque des mises en scène à la Fassbinder où la sexualité la plus glauque côtoie la poésie la plus tendre. Depuis ses débuts, il se forge une carrière sans compromis dont la scène est le champ d'action privilégié. Maquillages, travestissements, cet artiste à la fois essentiel et en marge, exhibe ses colères et ses angoisses pour mieux les combattre. En chansons.

Brigitte est une créature instinctive, faite d'envies et d'intuitions. On écoutera donc ce disque imprévu et étonnant non pas comme une parenthèse dans une carrière exemplaire mais comme le bouleversant témoignage d'artistes venant renaître à elles-mêmes. Accompagnées par le piano virtuose de Chat (Charlène Juarez), les voix d'Aurèlie et Sylvie se répondent, s'entremêlent tel un alliage précieux dont on fait les plus beaux bijoux. Pour illustrer ce joyau, la talentueuse Pénélope Bagieu, récompensée par le prestigieux prix Eisner a usé de son pinceau avec une merveilleuse délicatesse. L'idée, là aussi, a germé lors d'une soirée inédite, un concert en acoustique durant lequel l'artiste dessinait en live sur scène au gré des chansons. Un album vivant, généreux et puissamment organique. Et qui porte si bien son titre.

Qui est le boss de la scène rap en France ? Depuis les années 1990, la réponse à cette question tient en trois lettres : N. T. M. NTM a toujours été le porte-drapeau du hip-hop français depuis la sortie de son historique maxi Le monde de demain. Avec des textes en forme d'uppercuts rapologiques et des musiques d'une rare urgence, Kool Shen et JoeyStarr ont survolé le genre en quatre albums, jusqu'à leur premier au revoir en 1998. Le phénix Nick Ta Mère a ressuscité une première fois en 2008, mais c'est en 2019 que les deux compères ont tiré leur révérence. La Der, c'est le concert performance de deux légendes, et la plus folle mise en scène de toute l'histoire du groupe. De On est encore là à That's my people, ce baroud d'honneur rassemble tous les hits de leur carrière sur des sons réactualisés par DJ Pone et R-Ash, avec une scénographie digne des plus gros artistes mondiaux. L'énergie brute qui émane de l'interprétation de ces classiques confirme qu'avec "un siècle à eux deux", comme le dit Joey, les deux artistes sont au ici au top.

2000 séparés, 2003 renoués, 2009 associés, 2010 réactivés, 2011 décidés, 2012 ateliés, 2013 concertés, 2014 enfermés, 2015 libérés ! "Les philharmonies martiennes" est la 1ère nouvelle chanson terminée de notre 2ème vie, en duo et chantée sur scène depuis notre "come-back intime" début 2013. La 1ère enregistrée et mixée de notre 5ème album Mandarine. Celle qui en donne le La, toujours, nous semble t-il au moment de le délivrer." (Les Innocents).

Après avoir entériné son statut de tête d'affiche du rap français avec son dernier album JVLIVS, plébiscité par le public et couronné d'un disque de platine, SCH entame un virage artistique et franchit un nouveau pallier avec ce projet. Inspiré par l'ascension et la nécessité de se surpasser pour toujours viser plus haut, Rooftop se veut avant-gardiste, sophistiqué et inspire la grandeur. A noter la présence de 6 invités : Capo Plaza, Gims, Heuss l'Enfoiré, Ninho, Rim'k, Soolking.

Sur ce deuxième album, le trio de chanson française étoffe son répertoire musical et présente ses textes subtils au fil de douze titres très variés. Swing manouche pour des smartphones chronophages, groove au hip-hop pour dénoncer les relations hypocrites entre politique et industriels, afrobeat et rupture amoureuse ou encore reggae feelgood pour un manifeste du retard...

Les Hurlements d'Léo sont de retour en 2020 avec un album autour du thème de l'exil. Un opus world music auquel de nombreux artistes se sont associés, unissant leurs voix et leurs univers pour lancer ensemble un cri d'alarme : Aldebert, Néry Catineau (Les VRP), Babylon Circus, La Cie Mohein, Daguerre, Danakil, Duende, El Comunero, Eskelina, Féloche, Johnny Montreuil, Joss Bari, La Rue Kétanou, Les Ogres de Barback, Lidiop, Perrine Fifadji, Sergent Garcia, Télégram et Wallace. C'est autour de la situation préoccupante des migrants que les Hurlements d'Léo, sous l'impulsion de leur chanteur Laurent Kebous, présentent ce projet, à travers 13 titres poétiques, réalistes, parfois graves. Toujours amplis d'espérance. Si la teinte générale de Mondial stéréo ne trahit en rien "l'esprit Hurlements", cet album explore de nouveaux sentiers avec des chansons aux accents reggae, rockstady, tzigane, flamenco, soul ou encore éthiopique.

Avec ce troisième album, "Disparue Juliette", le duo toulousain De Calm continue de regarder droit dans les yeux la pop mélancolique des ainés, tout en remuant une vase singulière qui fait d'eux des outsiders à l'élégance constructive. A l'heure où la notion d'album n'est souvent qu'un prétexte, Guillaume Carayol (écriture et chant) et Mickaël Serrano (composition) veillent au contraire à lui rendre son lustre. Outre le plaisir de bâtir un ensemble où toutes les chansons sont abordées avec un soin équitable, ils envisagent aussi les souterrains qui mènent d'un album à l'autre. Pour eux, faire un album, c'est retrouver un plaisir enfantin même si le vernis a une apparente gravité. Cette réjouissance et l'ironie qui se dégagent de l'ensemble, on peut l'observer dès la pochette avec cet alligator en laisse, à la recherche d'une hypothétique Juliette. De la noirceur apparente des textes se dégage toujours une euphorie colorée qui trouve son équilibre dans les mélodies pop. Cet album n'a qu'une seule vocation : faire du bien.

Ce septième album studio depuis 1997, quatre ans après Tako Tsubo, nous fait retrouver Belle du Berry, le pianiste et trompettiste David Lewis, le guitariste Potzi et le batteur François Jeannin, qui sont rejoints par Benoit Dunoyer de Segonzac à la basse et Rémy Kaprielan aux percussions et choeurs. Dès le titre de l'album, Quesaco ?, le joli regard de Belle fait retrouver cette vieille expression provençale entrée depuis des générations dans la langue orale, et qui donne à l'étonnement une charmante nuance surannée.