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Il napparait dans aucun guide touristique, pourtant, lHôtel Karavan existe bel et bien quelque part dans le 20ème arrondissement de Paris et les musiciens du monde entier jouent du coude pour y poser leurs valises aux côtés de La Caravane Passe.A la réception, on croise une baronne franco camerounaise (Sandra Nkaké) qui fait aussi la manche dans le métro. Une comtesse carioca (Flavia Coelho) qui défend la veuve et lesquimau occupe la suite roturière du 1er étage.Chambre 21, squatte un vieux punk revenu de La traversée du désert (Sanseverino). Une chamane zoréole en exode (Oriane La caille) partage avec Tryo la suite tropicale.Au 2ème étage, la bar sidi-brahim est tenu par des chti-colombiens qui portent la chapka (Sidi Wacho). Des babas algériens cool (Hakim Hamadouche et Kenzi Bourras) y sont arrivés par les Raï avec un claviériste kanak (Loulou Upane) et une fanforale du Douzbekistan. On y croise aussi des kabyles occitans (Mouss et Hakim) perdus sur la route des roms. Et une barmaid turque assure le service (Hadouiti Orchestra).Au fond du couloir à gauche, des loubards de Montreuil en santiag (Aalma Dili) jouent au 4.21 avec des klezmorim bataves (Amsterdam Klezmer Band) et une tsigane hongroise (Erika Serre). Une bande de SDF (la Rue Ketanou), accompagnés dun accordéoniste breton (Jérôme Soulas) viennent de rafler la mise.Dans la salle de restaurant, cest self-service. Döner Kebab concocté par un clarinettiste turc (Ramazan Sesler), poivrons farcis de fanfares (Ekrem Mamutovic), ou charcuteries calabraises et pommes damour serbes (DJ Tagada & Jabuka).Au 3ème étage, la suite belle étoile est pleine à craquer. Un gnawa marocain (Medhi Nassouli) y fait du bivouak, à côté dun descendant de russe blanc, nihiliste (L3KAH). Le barbecue est assuré par un certain Romain Michel et la mauvaise réputation des manouches (Sto chelo Rosenberg) et des gitans (Tato Garcia) y est de bonne augure. Il y a même un institut de beauté tenu par des rastas avec une dread sur la langue (Danakil).Mais ce qui fait la légende de lHôtel Karavan, cest lillustre fantôme qui le hante : le grand Rachid Taha parraine la maison close depuis lau-delà.

"Ici et ailleurs" est un véritable pèlerinage musical opéré par Idir. Un album composé de chansons qu'il a profondément aimées dans son enfance puis dans sa vie d'artiste. Idir, légende de la chanson kabyle, se plie à l'exercice du duo pour nous faire écouter un autre sens qu'il donne à ce partage pourtant si commun dans la musique. Onze chansons qu'il réinterprète avec les plus grands noms de la variété française : Charles Aznavour, Patrick Bruel, Francis Cabrel, Maxime Le Forestier, Grand Corps Malade, Bernard Lavilliers, Gérard Lenorman, Henri Salvador, sa fille Tanina ou encore Tryo.

Ils sont frère et soeur. Quand l'histoire commence, ils ont dix-neuf et treize ans. Cette histoire tient en quelques mots, ceux que la cadette, témoin malgré elle, prononce en tremblant : « Papa vient de tuer maman. » Passé la sidération, ces enfants brisés vont devoir se débrouiller avec le chagrin, la colère, la culpabilité. Et remonter le cours du temps pour tenter de comprendre la redoutable mécanique qui a conduit à cet acte. Avec pudeur et sobriété, ce roman, inspiré de faits réels, raconte, au-delà d'un sujet de société, le long combat de deux victimes invisibles pour réapprendre à vivre.

Kaaris a eu son Kalash, Damso aura son Pinocchio. Faites entrer Damso ! Découvert sur ce titre extrait de l'album Nero Nemesis de Booba où son flow fait le show, le jeune rappeur bruxellois entre vraiment en scène avec son premier album, Batterie faible. Porté par une plume aiguisée comme il faut, un dico placée sous la ceinture (mais pas que) et des punchlines violentes comme des uppercuts, Damso ne révolutionne à première vue pas le genre mais réussit à faire entendre sa voix bien à lui. Car si les marques de fabrique de B20 voire surtout de K Double A sont réelles, Damso se situe aussi ailleurs ! Comme lorsqu'il évoque l'écoute non pas d'un vieux Rakim mais d'Agnes Obel ! Oui, oui, Agnes Obel ! Le cur sur une plaque allumée, j'écoute Agnes Obel, scande à foison le MC d'outre-Quiévrain sur le titre Exutoire. Mais ça n'est pas juste le fait d'entendre dans le refrain le nom de la fée danoise qui plaque au sol. Non. Car Damso emballe ici sa prose dans des sons fous, des prod' atypiques qui le démarque de ses ainés et ses confrères et en fait un rappeur vraiment original. Sur certains titres, son flow s'adoucit (pas ses mots) pour atteindre une sorte de lévitation vocale. Alors ok, Damso n'écrit pas les dialogues de l'Ile aux enfants et sa plume hardcore ultra-crue en rebutera plus d'un(e), le bonhomme jongle tout de même brillamment avec sa langue et sa musicalité, et n'abuse pas tant que ça des jeux de mots et des rimes de chez Lidl. Au bout de quelques écoutes, le constat est simple : Batterie faible mais entrée forte. Damso, damn so good !

Formé à Olympia (Etat de Washington) en 1994 en écho à la scène riot grrl nord-américaine des années 90, SLEATER-KINNEY s'est imposé comme un groupe majeur du punk-rock, récoltant au passage le titre de " meilleur groupe de rock américain " (Time Magazine, Greil Marcus). L'album No Cities To Love est leur premier depuis "The Woods", en 2005. Carrie Brownstein, membre du groupe, en parle en ces termes : " Nous sommes possédées sur cet album : nous ressuscitons avec passion le groupe - toute l'expérience que nous en avons eue et ce qu'il veut dire pour nous. " Mais No Cities To Love n'est pas l'album du souvenir, mais celui de la réinvention de soi. L'osmose inégalable de Corin Tucker, Carrie Brownstein et Janet Weiss renaît pour créer de nouveaux sons et raconter de nouvelles histoires. " J'ai toujours pensé que Corin et Carrie étaient des âmes sours musicales " raconte Weiss. " Le fait de prendre une pause les a rapprochées : le résultat est un album aux prises avec les thèmes de l'amour, du pouvoir et de la rédemption. "

Quatre ans après Wislawa, album majeur, le quartet new yorkais du grand trompettiste polonais fait son retour avec un enregistrement marquant. En leader clairvoyant qu'il est, Stanko pousse l'essence de l'improvisation jusqu'à s'épanouir autour de thèmes caractéristiques d'inspiration mélancolique et soulful. Et tous les musiciens y sont plus qu'à leur avantage. Nouvellement arrivé dans cette formation, Reuben Rogers - originaires des Iles Vierges et connu pour son travail aux côtés de Charles Llyod - est une belle trouvaille et instaure une entente profonde avec le pianiste d'origine cubaine, David Virelles ainsi qu'avec le batteur Gerald Cleaver, venu de Détroit. Après avoir vu le groupe en concert, le magazine JazzTimes a insisté sur la puissance de chaque individualité: "Stanko n'a jamais eu un pianiste comme Virelles. Dans chacune de ses interventions, il imprime son propre lyrisme à l'esthétique de Stanko. Stanko qui n'a jamais eu un bassiste et un batteur comme Rogers et Cleaver, tous deux très anguleux et à l'énergie contagieuse." December avenue a été enregistré aux studios de la Buissonne dans le sud de la France et a été produit par Manfred Eicher.

Paul Personne, l'homme à la Gibson, voix chaude et rocailleuse, sort "Electric rendez-vous", son nouvel album live en double CD, près de 10 ans après "Il était une fois la route". Enregistré pendant le "Puzzle 14 Tour 2014-2015", on y retrouve Paul Personne, accompagné de son groupe "A L'Ouest", interprétant une sélection de ses meilleurs titres, anciens ("Barjoland", "Qu'est-ce qui a changé ?", "C'est la vie qui m'a fait comme ça") ou plus récents comme "Pour quelle bonne raison" ou "Ca fait mal" extraits de son dernier album "Puzzle 14". Avec une vingtaine de titres pour plus de 2 heures de musique, "Electric rendez-vous" permet de redécouvrir ces mélodies et chansons qui touchent l'âme, mais aussi d'apprécier pleinement le jeu de guitare de Paul Personne, toujours plein de ce feeling qui lui est propre.