Une route à deux voies sous une pluie drue. On n'y voit pas grand-chose. J'ai la tête collée au pare-brise, les essuie-glaces grincent, et mes yeux plissés fixent l'horizon. Je roule beaucoup trop vite mais je suis en retard, et je n'ai pas envie de présenter un mot qui m'obligerait à trop de justifications. Je n'ai plus assez de salive pour me confondre en excuses, cet enfant laissé là-bas m'a fait perdre toutes mes eaux, même mes larmes. Sait-on seulement comment les infirmières m'ont parlé ? L'avortement, c'est avoir la liberté de décider, et de cette histoire je me demande encore ce qui fut vraiment de mon ressort. Le temps d'apprendre à vivre est un roman d'amour et d'exil. Avec trois femmes qui se parlent sans s'écouter, trois voix qui chantent, trois générations qui débattent et se querellent sur la féminité et l'identité. Des combats qui se heurtent à leurs époques et à de multiples contradictions et secrets. Des amours entravées par le qu'en dira-t-on et la bienséance. Célébration de la féminité, ce livre fort, touchant, intense, est aussi un hymne à la vie, à la liberté. Et une occasion de se demander pourquoi les êtres humains se révèlent et se réveillent à eux-mêmes une fois qu'il est trop tard.
