Le moment où tout a basculé. C’est une loi du genre : tout héros récurrent de polar présente une fêlure. Un traumatisme enfoui dans son passé, qui nourrit son besoin de sacrifice. Un drame personnel qu’il sublime en prenant ceux des autres à bras le corps. Et tôt ou tard, son créateur choisit d’approfondir ce moment-clef où la vie du personnage a basculé. Récemment, Michael Connelly, avec « Dans la ville en feu », s’est ainsi replongé dans la jeunesse du flic Harry Bosch. Et Arnaldur Indridason, avec « Étrange rivage », a lancé le commissaire Erlendur sur les traces de son petit frère disparu. Aujourd’hui, c’est Nicci French, avec « Le jour de l’innocence perdue », qui ramène la psy Frieda Klein là où elle a grandi. Dans cette petite ville morne, une adolescente fragile a été agressée dans les mêmes circonstances qu’elle vingt-trois ans avant.